Y'en a qui murmurent à l'oreille des chevaux, d'autres qui dansent avec les loups… Moi je pleure avec Lio.
J'ai la larme facile.
Se retrouver secouée de sanglots devant une sitcom à deux balles, c'est mon quotidien.
Je pigne. Je fonds en larme. Je pleurniche. Je chiale. Je renifle.
Ma moitié s'est vite habituée à ce travers de ma personnalité, alors pourquoi me gêner ?
Au début, j'avais un peu honte. Surtout que ce dernier est un roc, que dis-je, une montagne de self-control. Dîtes donc Docteur, ce serait-y pas pour ça qu'il est là, tout près de moi depuis tant d'années ? Il contrebalance mon hyper émotivité aux débordements aquatiques, et jamais ne s'en moque. Je n'aurai d'ailleurs pas supporté quelqu'un de plus larmoyant que moi. Y a pas de place pour deux pignouzes sur ce canapé.
Je pleure devant l'écran douze mille pouces.
Je pleure au ciné (mais là, je ne suis pas la seule).
Je pleure en écoutant la radio au volant de ma voiture.
Côté musique, j'ai mes "classiques déclencheurs".
En fait, c'est à peu près tout ce qui peut me ramener à mon enfance bercée aux 33 tours de mes frères et sœurs dans les années 70…
Tiens, Hugues Aufray par exemple. Ah celui-là, il m'aura coûté cher en Kleenex avec son Petit âne gris ou son Stewball… Je revois mon frère Dominique et ma sœur Françoise jouant en duo à la guitare sous leurs cheveux longs… houlà, mes yeux commencent à me picoter !!!!
Gérard Lenormand me refile des gros coups de blues, mais celui qui gagne la palme, c'est Daniel Guichard avec "Mon vieux" (Bon celle-là, elle a un effet de groupe sur toute ma famille, merci Papa !!!!).
Ces petits plaisirs masos dans lesquels je me laisse aller quelques fois ne sont pas bien méchants.
Ce que je redoute le plus, c'est l'info sordide qui déboule au détour d'un JT. L'image foudroyante violemment balancée entre deux clins d'œil caucasses du zapping de Canal +. Le truc bien glauque qui vous terrasse en un instant et qui revient par flash vous pourrir votre petit bonheur quotidien.
Ça touche casi à chaque fois le domaine des enfants.
Alors, pour chasser la vilaine image, je serre fort le premier de mes enfants qui passe par là comme si je ne l'avais pas vu depuis une semaine… Je lui dis que je l'aime d'amour et lui me prend pour une folle dingue.
Alors là, je me dis mais comment font les autres ? Ils doivent ranger vite fait l'horrible info dans un tiroir au fin fond de leur cerveau alors que moi ça tournicote une semaine avant de trouver cette sacré commode aux tiroirs grippés…
Heureusement, je ne suis pas seule avec ma névrose.
En effet, Lio est là.
Superbe, piquante, grande gueule, entière, émotive, provocatrice, multi-mère, passionnée, elle assume tout. Elle rit, elle pleure, elle danse, elle chante, elle crie, elle énerve. Mais jamais ne laisse indifférente.
Alors moi, je regarde la Nouvelle Star et je râle, je ris, je chante, je danse et je pleure avec Lio.
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